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CE QUE DISAIT LA FLAMME…

domine et la sollicite à l’effort, bien qu’à l’instant même elle ressente pour lui un battement de cœur chaleureux, elle ne se résout à l’avouer à Lucien qu’avec un tressaillement de confusion :

— Vous allez être bien généreux, bien sympathique, bien… sérieux ? dit-elle, implorant des yeux tout ce qu’elle disait.

— Mais je suis toujours…

— Sérieux ?

— Il ne faut pas toujours être sévère comme une… comme une muraille de forteresse…

— Il y a une manière d’être sérieux toujours, celle de guider sa meilleure énergie vers un but, vers une tâche magnifique, inspiratrice… Aux heures de détente, cela n’empêche pas la joie facile et grisante…

— Qu’est-ce que c’est que tout cela, je vous en prie ? Je n’y vois pas la fameuse excuse !

— Vous avez promis de me rendre heureuse, n’est-ce pas ?

— Au superlatif !

— Si ce que je dévoile est nécessaire à mon bonheur, vous le comprendrez, vous le voudrez ?

— J’écoute avec mon âme d’esclave !…

— Eh ! bien, Lucien, vous avez l’intelligence riche, alerte, pénétrante… Vous vous glorifiez d’une volonté devant laquelle on s’écarte… J’ai