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CE QUE DISAIT LA FLAMME…

qu’elle charmera ton sens des affaires, que ton énergie lui sourira… Elle est inspiratrice, elle pourra devenir merveilleuse… Il faut que ton or serve à ta race !… il faudrait organiser un vaste élan de la race ! Oui, mon père, une coalition des fortunes canadiennes-françaises pour vivifier la sympathie, l’union entre les classes… Comme il y a des sociétés pour le bien réciproque de leurs membres, j’ai la vision de sociétés qui prodigueraient à notre race la force et l’amour… Ce n’est pas de l’utopie, c’est de l’action, par le dévouement, par la convergence des initiatives et des cœurs… On s’efforcerait de mieux connaître l’ouvrier, le campagnard, on finirait par les aimer… On multiplierait les moyens d’exterminer la pauvreté, de mettre les vices en déroute. Graduellement, l’envie cesserait de ronger les humbles, l’arrogance tomberait des fronts plus élevés… Un flot d’amour emporterait la race vers l’avenir… On ferait éclore au sein du peuple une émulation prodigieuse, on allumerait chez les travailleurs un zèle national d’exceller au premier rang de leur tâche… Par la conférence, la brochure, le journal, on infuserait aux autres classes la fierté des souvenirs, l’angoisse du présent, la foi en l’avenir… La jalousie démolit le Canada français : il n’y a que les cœurs assez puissants pour y vivre, après