Yvonne ! réitère Jean, dont, un peu d’ironie scande les paroles.
Lucien, convaincu, daigne accorder un armistice…
— Il vaut mieux que tu restes, dit-il. Nous nous comprendrions avec peine, ta sœur et moi, après une lutte qui m’a légèrement exaspéré. Causons un peu, gentiment…
Jean a vu les yeux d’Yvonne étinceler d’amour. Une vague de tristesse l’assomme un instant. Comme il serait difficile de déloger le souple enjôleur !
Après un silence, Yvonne essaye de raccommoder la situation :
— Encore de ta gaîté, mon frère, dit-elle. Elle ne peut être davantage la bienvenue. Fais oublier… Tu m’étonnes, vraiment : qui t’a ensoleillé l’humeur ?
— Heureuse, comme on l’a dit, celle au cœur de laquelle, Monsieur le docteur, vous attachez vos lauriers.
— Le poète parle bien, mais il est dans l’erreur.
— Si tu ne l’es pas toi-même ? reprend Yvonne, joyeuse. Marthe Gendron languit, se désespère… Quel tyran !
— Quel joli mensonge, plutôt !
— Il me faut bien mentir, jusqu’à ce que tu dises la vérité !