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gèrent, opposera-t-il sans emphase, mais sans défaillance ou mièvrerie, la foi en sa race au dénigrement de ceux qui la ravalent ou l’abandonnent aux vents de la haine. Cette décision se fortifie rapidement, à mesure que l’objet s’en concrétise, descend des sphères de l’exaltation psychique au vallon du praticable…

Lire les journaux, les revues dont les pages déblayent les questions du jour pour creuser l’avenir, être présent aux conférences où le passé ressuscite en un cortège de gloire dirigé par l’espérance, dépouiller les mots solennels, « traditions », « institutions », « souvenirs », de ce qui les rend banals et lointains par un examen vrai de ce qu’ils sont, de ce qu’ils doivent apporter à la vie de dignité morale et d’idéal, aider aux œuvres de bienfaisance et de relèvement, insinuer habilement aux amis le souci qu’éveillent en soi les destinées nationales, épurer son langage de ce qui en assombrit la clarté, ne voilà-t-il pas autant de projets réalisables sans que le rôle du professionnel en devienne moins effectif ou brillant ? Les travaux du laboratoire empêcheront-ils Jean d’aimer sa race ? Des savants meurent en héros : pourquoi la science refoulerait-elle cette vague de patriotisme en lui-même ?

Le retour de cette ambition-là, éclose en l’imagination du jeune homme quelques heures plus