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préface

Et quel plus merveilleux décor que Québec où la scène se passe. Plusieurs pages au cours du récit ont arrêté et retenu notre attention, notamment celle où Jean Fontaine, tente de ramener sa sœur à une conception élevée de la vie. C’est là un morceau d’une belle tenue littéraire, fortement pensé et qui touche parfois à la haute éloquence. Par malheur, il plaira plus au lecteur qu’il n’a touché l’héroïne du roman. Il est quelques jeunes filles trop uniquement intéressées par les calculs émotionnants du bridge et les hallucinations du tango. Yvonne Fontaine l’une d’elles, trouve bien plus en harmonie avec ses sentiments certaines banalités amoureuses que les appels de Jean.

À remarquer aussi la démonstration émue où M. Bernier rappelle l’importance pour la race canadienne de travailler au rapprochement des riches et des pauvres afin de prévenir par ce moyen la lutte funeste des classes, source de tant de misère en Europe.

L’œuvre de M. Bernier comptera dans les lettres canadiennes. On sort de cette lecture réconforté et sous le charme d’une impression salutaire. Le roman n’est pas sans certains défauts sur lesquels il ne convient pas d’insister, car ils viennent de l’exubérance, de la jeunesse et se