rêve en miettes… Loin de toi, je souffrirai moins, je me souviendrai mieux des années de bonheur où je retrouvais mon cerveau dans le tien… Il n’est plus à moi, ton cerveau, Dieu me l’a ravi… Reste ici : Jules Hébert, ton évangélisateur, adoucira l’amertume des adieux nécessaires…
— La seule perspective de vous dire adieu me fait tant de peine !… Non, décidément, je vous suivrai !…
— Tu resteras, ma fille ! Il faut que tu ne viennes pas, j’ai besoin que tu restes !… Si tu étais auprès de moi, croyant, priant, je ne pourrais plus faire la guerre à Dieu !… C’est mon devoir de me battre jusqu’au dernier jour pour la Libre-Pensée, ma religion !… Il y aura une différence avec autrefois, je frapperai désormais sans haine…
— Oh ! mon père ! cela me rendra si malheureuse !…
— Cela passera, mon enfant, tu seras heureuse avec ton ami… N’est-ce pas qu’elle sera heureuse avec le frère que vous défendiez si bien, Jeanne ?…
— Nous serions tous bien plus heureux encore,