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au large de l’écueil

oublierons tout dans un regard si bon qu’il nous guérira !… Je voudrais vous apaiser par ma tendresse !… Oui, revenons à tout-à-l’heure, causons de nos âmes sans désespoir, sans vos larmes qui font mal… Je vous défends de pleurer : au nom de notre amour, ayez pitié de mon cœur oppressé qu’elles étouffent…

— Vous le disiez vous-même, il est impossible de revenir à tout-à-l’heure, dit-elle.

— Ne pleurez pas, Marguerite, implora Jeanne, qu’ils n’avaient pas entendu revenir et dont ils n’avaient pas entendu les larmes filtrant sur les joues pâlissantes. Votre peine me fait trop de mal !…

— Pardon, si je suis lâche devant la douleur, si je vous fais du mal à tous les deux…

— Ah ! Marguerite ! s’écrie Jules, en un cri passionné de révolte.

— Ah ! que nous vous aimons tous les deux ! cria Jeanne, ardente.

— Vous m’aimerez toujours, n’est-ce pas ? demanda la Voltairienne, et le regard si long, si douloureux, si navré, dont elle enveloppa Jules Hébert, lui arracha des sanglots terribles…

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