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au large de l’écueil

en est plus grand, plus éternel !… Mais il me semble que mon cœur va éclater !… Voyez-vous, il est temps que cela finisse, je n’en peux plus de lutte, je crains de faiblir, et je dois être vaillante !…

— Pauvre amie ! s’écrie le jeune homme, avec une tendresse où vibre le meilleur de lui-même. Je comprends… Il n’y a plus qu’à nous dire adieu…

— Ce sera notre dernier mot d’amour… Adieu, Jules !…

— Adieu, Marguerite, je vous aime pour la vie et pour l’éternité !…

— Je vous aime pour ma vie et pour votre éternité, Jules, murmure-t-elle, chancelante, et pendant qu’il accumule toute sa tendresse dans le baiser qu’il pose sur la main si belle de Marguerite, le cœur de la jeune fille se brise en un sanglot soudain gonflé de toutes les larmes qu’elle avait domptées.

— Ne pleurez pas, Marguerite, supplia-t-il, je ne puis vous voir souffrir davantage, j’en ai le cœur si triste… Vous étiez courageuse, il y a un instant… Laissez-moi vous regarder, nous