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au large de l’écueil

dans l’essence de ma vie !… Oh ! l’ivresse de vivre, depuis que je vous aime !… Mon cœur ne combat plus, se livre à vos yeux qui l’appellent… Marguerite, je vous aime, regardez bien au fond de moi-même, n’est-il pas vrai que je vous aime religieusement, pour toujours ? Ne sentez-vous pas que la totalité de mes rêves est à vous, que vous ne pourrez jamais me redonner ce que vous emportez de mon être ?…

— J’ai le cœur plein à se rompre !… Depuis que je le sais, votre amour est la vie même !… Il faut que je refuse, vous n’avez pas le droit de me faire une telle promesse !… La violence de l’adieu décuple la force de notre amour !… Plus tard, vous regretterez d’être allé si loin, vous saurez que vous ne donniez pas réellement tout ce que vous offrez !…

— Vous ne le voulez donc pas, le rêve entier de ma jeunesse ? lui reproche-t-il, amèrement. Je vous l’offre pour la vie !… Je n’aimerai une autre femme que si elle vous ressemble, et ce sera vous toujours que j’adorerai !…

— Il faut que vous en aimiez une autre !… C’est un devoir de famille et de race !… Votre peine s’émoussera, s’atténuera de mirage et d’ir-