Page:Bernier - Au large de l'écueil, 1912.djvu/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
au large de l’écueil

quelqu’un dans l’histoire, ne peut se passer de religion !… Sans elle, tu le sais, les foyers s’effondrent, les familles croulent, les races deviennent veules, les femmes n’ont plus l’héroïsme de l’enfantement, c’est la débâcle des jouissances… Il faut, au Canada, le respect de l’amour, les foyers saints, la natalité vigoureuse, l’entassement des moralités fécondes !… L’athéisme infailliblement mènerait au Canada sans amour, sans familles, sans enfants, sans mœurs, au Canada des jouisseurs, des mollesses et des prostituées !… Il faut opposer à l’athéisme destructeur des peuples forts une cuirasse imperméable !… L’âme canadienne sera le bouclier de bronze inflexible !… Elle sera faite d’amour, amour des races fraternelles, amour de la liberté, amour du sol, tous prenant leur source en l’amour de Dieu !… Tout autant que nous, les Canadiens-Français, les Anglais aiment le même Dieu… Va, mon fils, prêcher la croisade patriotique de Dieu contre l’invasion des sectaires malsains… On t’appellera le théoricien, le colporteur de songes creux… Mais va ta route, insensible aux sarcasmes et à l’insulte… C’est avec des théories qu’on révolutionne et qu’on réfor-