Page:Bernier - Au large de l'écueil, 1912.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.
161
au large de l’écueil

— Parle ! Qu’y a-t-il ? s’inquiète l’abbé.

— Figurez-vous que j’ai rencontré, tout-à-l’heure, le bossu du troisième rang… C’est un malheur, pour sûr !… Monsieur Jules va être battu !…

— Tu radotes !… Je te l’ai souvent dit de faire une bonne attisée des superstitions que tu charries dans ton tablier !…

— Pourtant…, commence à raconter la vieille fille.

Interrompant le récit, une vibration longue secoue le timbre de la porte centrale…

— C’est lui ! s’écrie l’abbé.

— Je cours ouvrir ! dit la servante, presque folle.

Et le bon curé, que la joie transporte, se lève de toute sa grande taille pour accueillir le fils de son âme…

— Je pensais à toi, mon fils, lui dit-il, lorsqu’il entre.

— J’aurais voulu venir auparavant… Quelque chose m’a empêché…

— Je ne te fais pas de reproches… Tu sais bien que je n’eus jamais de reproches à te faire…