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au large de l’écueil

— Qu’est-ce qu’il lui faut, donc ?…

— C’est toujours comme cela !…

— Il faut toujours des prières !…

— On n’a pas besoin de lui !…

— Qu’il reste !…

— Le savez-vous, si on n’a pas besoin de lui ! dit le chef de cabale, autoritaire. Je prétends qu’il doit voter, moi !…

— Allons, mes amis, il ne faut pas être violents contre le père Jeannot, dit Jules. Vous savez qu’il est franc dans le collier !… Son âge le rend un peu paresseux, voilà tout… Vous avez raison, Robert, il vaut mieux qu’il vote… Allez lui dire, de ma part, que la victoire me fera moins plaisir sans son vote !…

Le chef de la cabale s’enfuit à tire d’aile, et la fusillade entre les chauds partisans recommence. Jules Hébert s’est replongé dans sa méditation. Il pressent le triomphe : il devrait n’entendre que les battements d’ailes de la victoire autour de son front. Mais l’écriture gothique de la lettre mignonne fascine presque toute sa pensée tendue. Le matin même, il a reçu le message touchant de Marguerite Delorme, et le cri passionné de la