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leurs meres. Il est selon moi le La Fontaine des dessinateurs, et il a avec ce premier de nos poëtes encore plus d’une ressemblance par sa modestie, sa fortune, et sa destinée. Puisse ce peu de lignes concourir à étendre sa réputation jusque dans les pays étrangers ! son beau dessin y justifiera suffisamment mes éloges.

M. Roger, son éleve et son ami, qui en a senti tout le mérite, a désiré le graver en entier ; il a voulu accroître sa réputation du dessin d’un maître qui l’avoit si heureusement commencée, et lui rendre ainsi ce qu’il en avoit reçu. Il a donc retardé de nouveau le cours de ses travaux ordinaires pour s’occuper entièrement du naufrage de Virginie. Sa planche a rendu toutes les beautés de l’original, autant qu’il est possible au burin de rendre toutes les nuances du pinceau. Je me trouve heureux d’avoir fait concourir, à la célébrité de mon édition, deux amis également modestes et également habiles dans leur genre ; mais il me semble que je suis plus redevable à M. Prud’hon, quoique je n’aie eu de lui qu’un seul dessin, parceque je lui dois d’avoir eu une seconde gravure de M. Roger.

La sixieme et derniere planche a pour titre, Les Tombeaux ; et pour inscription, On a mis auprès de Virginie, au pied des mêmes roseaux, son ami Paul, et autour d’eux leurs tendres meres et leurs fideles serviteurs. Elle représente une