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une forêt, éclairé de la lumiere amoureuse de la déesse des nuits ; d’Hippocrate, refusant l’or et la pourpre du roi de Perse, qui vouloit l’attirer à son service ; et de l’Apothéose de nos guerriers dans le palais d’Ossian. Je pense que le premier eût fait à Athenes le plus bel ornement du salon d’Aspasie ; que le second eût été placé sous le péristyle de quelque temple pour y servir à jamais d’exemple de patriotisme ; et qu’enfin le troisieme eût été peint sur la voûte du Panthéon : mais il occupe, chez nous, une place plus honorable dans le palais de l’empereur, l’illustre chef de nos héros.

Le paysage de mon dessin a été gravé à l’eau-forte par M. Dussault, dont j’ai déjà parlé ; et le groupe des deux figures l’a été au pointillé et au burin par M. Roger, qui excelle dans ce genre. Il a bien voulu suspendre ses nombreux travaux pour s’occuper de celui-ci, si digne du burin d’un grand maître.

La troisieme planche représente l’arrivée de M. de la Bourdonnais. Elle porte au titre, Arrivée de M. de la Bourdonnais ; et pour inscription, Voilà ce qui est destiné aux préparatifs du voyage de mademoiselle votre fille, de la part de sa tante. Cet illustre fondateur de la colonie française de l’isle de France arrive dans la cabane de madame de la Tour, où les deux familles sont rassemblées à l’heure du déjeûner. Il fait poser sur la table, par un de ses noirs, un gros sac de piastres. À la vue du gouverneur, tous les personnages se