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Il ne manque à ce jeune homme qu’une célébrité dont ses talents me paraissent bien dignes.

Le premier sujet de la pastorale a pour titre, Enfance de Paul et Virginie. On lit au-dessous ces paroles du texte, Déja leurs meres parloient de leur mariage sur leurs berceaux.

Madame de la Tour et Marguerite les tiennent sur leurs genoux, où ils se caressent mutuellement. Fidele, leur chien, est endormi sous leur berceau. Près de lui est une poule entourée de ses poussins. La négresse Marie est en avant, sur un côté de la scene, occupée à tisser des paniers. On voit au loin Domingue, qui ensemence un champ ; et plus loin l’Habitant, leur voisin, qui arrive à la barriere. À droite et à gauche de ce tableau plein de vie, sont les deux cases des deux amies. Près de l’une est un bananier, la plante du tabac, un cocotier qui sort de terre près d’une flaque d’eau, et d’autres accessoires rendus avec beaucoup de vérité. Au loin on découvre les montagnes pyramidales de l’isle de France, des Palmiers, et la mer.

Ce paysage, ainsi que ses personnages remplis de suavité, est de M. Lafitte, qui a dessiné mon portrait. Il a été d’abord gravé à l’eau-forte par M. Dussault, qui excelle en ce genre de préparation, et gravé ensuite au burin relevé de pointillé par M. Bourgeois de la Richardiere, jeune artiste qui, après avoir quitté ses premieres études pour obéir à la voix de la patrie qui l’appeloit aux armées, les a reprises avec une