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J’en saurais bien long à cette heure,
Et mon esprit lourd comprendrait
Pourquoi la mère souffre et pleure
Quand son pauvre enfant disparaît.

Ils savent tout au séminaire,
C’est pourquoi j’y reviens, songeur,
Épier la faible lumière
Qui brille aux vitraux du prieur.

Il est là, le moine au teint pâle,
Au grand front déjà dévasté ;
Il n’est pas brûlé par le hâle,
C’est l’étude qui l’a voûté.

Quand il passe dans les avoines,
En me criant : « Bonjour, garçon,
« Il faut venir avec mes moines ! »
Sa voix me donne le frisson.

J’aimerais pourtant ce grand cloître
Où le froid vous glace les os ;
On voit dans la cour l’herbe croire,
Le bassin est plein de roseaux.

Le prieur y transporte l’âme.
Bien loin de Marthe et des champs verts ;
Mais sans l’amour, qu’à tort il blâme,
Comment donc irait l’univers ?