inconnue. L’essence du phénomène minéral le plus simple est aussi totalement ignorée du chimiste et du physicien que l’est du physiologiste l’essence des phénomènes intellectuels ou la cause première d’un autre phénomène vital quelconque. Cela se conçoit d’ailleurs : la connaissance de la nature intime des choses ou la connaissance de l’absolu exigerait pour le phénomène le plus simple la connaissance de l’univers entier, car il est évident qu’un phénomène de l’univers est un rayonnement quelconque de cet univers, dans l’harmonie duquel il entre nécessairement pour sa part. La connaissance de l’absolu est donc la connaissance qui ne laisserait rien en dehors d’elle. L’homme y tend par sentiment, mais il est clair qu’il ne pourra la posséder tant qu’il ignorera quelque chose, et la raison paraît nous dire qu’il en sera toujours ainsi.
Toutefois la raison, même en servant de correctif au sentiment, ne le fait pas disparaître. L’homme, en se corrigeant, ne change pas sa nature pour cela ; son sentiment, refoulé sur un point, reparaît et se fait jour ailleurs. C’est