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que l’expression indéterminée d’une force vitale quelconque[1]. Elles dépendent toutes au contraire de conditions physico-chimiques précises survenues dans notre milieu intérieur ou dans les éléments histologiques de nos tissus.

Autrefois Buffon avait cru qu’il devait exister dans le corps des êtres vivants un élément organique particulier qui ne se retrouverait pas dans les corps minéraux[2]. Les progrès des sciences chimiques ont détruit cette hypothèse en montrant que le corps vivant est exclusivement constitué par des matières simples ou élémentaires empruntées au monde minéral.

On a pu croire de même à l’activité d’une force spéciale pour la manifestation des phénomènes de la vie ; mais les progrès des sciences physiologiques détruisent également cette seconde hypothèse, en faisant voir que les propriétés vitales n’ont pas plus de spontanéité par elles-mêmes que les propriétés minérales,

  1. Claude Bernard, Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses. Paris, 1857.
  2. Buffon, Œuvres complètes, publiées par Lacépède, t. IX, p. 25.