prépondérante et il cherche à se prémunir contre l’impatience de connaître qui nous pousse sans cesse vers l’erreur. Il marche avec calme et sans précipitation à la recherche de la vérité ; c’est la raison ou le raisonnement qui lui sert toujours de guide, mais il l’arrête, le retient et le dompte à chaque pas par l’expérience ; son sentiment obéit encore, même à son insu, au besoin inné qui nous fait irrésistiblement remonter à l’origine des choses, mais ses regards restent tournés vers la nature, parce que notre idée ne devient précise et lumineuse qu’en retournant du monde extérieur au foyer de la connaissance qui est en nous, de même que le rayon de lumière ne peut nous éclairer qu’en se réfléchissant sur les objets qui nous entourent.
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