Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/427

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment de l’homme. Mais, dans cette évolution, comment concevoir la formation du sens intime et le passage, si gradué qu’il soit, de l’intelligence inconsciente et l’intelligence consciente ? Est-ce un développement organique naturel et une intensité croissante des fonctions cérébrales qui fait jaillir l’étincelle de la conscience, restée à l’état latent, jusqu’à, ce qu’une organisation assez perfectionnée puisse permettre sa manifestation, et est-ce pour cette raison que nous voyons la conscience se montrer d’autant plus lumineuse, plus active et plus libre qu’elle appartient à un organisme plus élevé, plus complexe, c’est-à-dire qu’elle coexiste avec des appareils intellectuels inconscients plus nombreux et plus variés ? En admettant que la science vienne confirmer ces opinions, nous n’en comprendrions pas mieux pour cela, au point de vue physiologique, l’essence de la conscience que nous ne pouvons comprendre, au point de vue chimique, l’essence du feu ou de la flamme. Le physiologiste ne doit donc pas trop s’arrêter, pour le moment, à ces interprétations ; il lui suffit de savoir que les phéno-