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tions ; elle descend dans les éléments mêmes de la matière vivante, en analyse les propriétés et en déduit l’explication des phénomènes de la vie, en y découvrant les conditions de leur manifestation.

Je ne puis avoir la pensée d’entrer ici dans les arides détails de l’anatomie et de la physiologie du cerveau, cependant je vous demande la permission d’exposer rapidement quelques-uns des faits et quelques-unes des idées qui servent de jalons et de fils conducteurs à la physiologie moderne, dans les méandres encore si obscurs des phénomènes de l’intelligence.

La physiologie établit d’abord clairement que la conscience a son siégé exclusivement dans les lobes cérébraux ; mais, quant à l’intelligence elle-même, si on la considère d’une manière générale et comme une force qui harmonise les différents actes de la vie, les règle et les approprie à leur but, les expériences physiologiques nous démontrent que cette force n’est point concentrée dans le seul organe cérébral supérieur, et qu’elle réside au contraire, à des degrés divers, dans une foule de centres