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la vie, ce qui serait nier purement et simplement la physiologie expérimentale, ou bien il faudrait admettre que la force vitale doit être étudiée suivant une méthode particulière, et que la science des corps vivants doit reposer sur d’autres principes que la science des corps inertes.

Ces idées, qui ont été florissantes à d’autres époques, s’évanouissent aujourd’hui de plus en plus sous l’influence des progrès de la physiologie. Cependant il importe d’en extirper les derniers germes, parce que ce qui reste encore de ces idées dans certains esprits constitue un véritable obstacle à la marche de la science physiologique et de la médecine expérimentale. Je me propose de démontrer que les phénomènes des corps vivants sont, comme ceux des corps bruts, soumis à un déterminisme absolu et nécessaire. La science vitale ne peut employer d’autres méthodes ni avoir d’autres bases que celles de la science minérale, et il n’y a aucune différence à établir entre les principes des sciences physiologiques et ceux des sciences physico-chimiques.