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border la physiologie du cerveau ; mais avant d’entrer dans l’étude des fonctions cérébrales, il faut bien s’entendre sur le point de départ. Ici nous avons voulu seulement poser un terme du problème, et montrer qu’il faut renoncer à l’opinion que le cerveau forme une exception dans l’organisme, qu’il est le substratum de l’intelligence et non son organe. Cette idée est non-seulement une conception surannée, mais c’est une conception antiscientifique, nuisible aux progrès de la physiologie et de la psychologie. Comment comprendre en effet qu’un appareil quelconque du domaine de la nature brute ou vivante puisse être le siége d’un phénomène sans en être l’instrument ? On est évidemment influencé par des idées préconçues dans la question des fonctions du cerveau, et on en combat la solution par des arguments de tendance. Les uns ne veulent pas admettre que le cerveau soit l’organe de l’intelligence, parce qu’ils craignent d’être engagés par cette concession dans des doctrines matérialistes, les autres au contraire se hâtent de placer arbitrairement l’intelligence dans une cellule nerveuse