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des organes, nous verrons facilement que cet afflux plus considérable du liquide sanguin est en rapport avec une plus grande intensité dans les métamorphoses chimiques qui s’opèrent au sein des tissus, ainsi qu’avec un accroissement dans les phénomènes caloriques qui en sont la conséquence nécessaire et immédiate.

La production de la chaleur dans les êtres vivants est un fait constaté dès la plus haute antiquité ; mais les anciens eurent des idées fausses sur l’origine de la chaleur : ils l’attribuèrent à une puissance organique innée ayant son siège dans le cœur, foyer où bouillonnent le sang et les passions.

Plus tard, le poumon fut considéré comme une sorte de calorifère dans lequel la masse du sang venait tour à tour puiser la chaleur que la circulation était chargée de distribuer à tout le corps.

Les progrès de la physiologie moderne ont prouvé que toutes ces localisations absolues des conditions de la vie sont des chimères. Les sources de la chaleur animale sont partout et nulle part d’une manière exclusive. Ce n’est