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chloroforme se ressemblent ; dans les deux cas, le cerveau, plongé dans le repos ou l’inaction, présente la même pâleur et la même anémie relative.

Voici comment se fait l’expérience.

Sur un animal, on enlève avec soin une partie de la paroi osseuse du crâne, et on met à nu le cerveau de manière à observer la circulation à la surface de cet organe. C’est alors qu’on fait respirer du chloroforme pour opérer l’anesthésie. Dans la première période excitante de l’action chloroformique, on voit le cerveau se congestionner et faire hernie au dehors ; mais, dès que la période du sommeil anesthésique arrive, la substance cérébrale s’affaisse, pâlit, en présentant un affaiblissement de la circulation capillaire qui persiste autant que dure l’état de sommeil ou de repos cérébral.

Pour observer le cerveau pendant le sommeil naturel, on a pratiqué sur des chiens des couronnes de trépan en remplaçant la pièce osseuse enlevée par un verre de montre exactement appliqué, afin d’empêcher l’action irritante de l’air extérieur. Les animaux survivent parfaite-