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fonctions des alternatives d’activité et de repos ; le cœur au contraire ne se repose jamais. De tous les organes du corps il est celui qui agit le plus longtemps ; il préexiste à l’organisme, il lui survit, et dans la mort successive et naturelle des organes il est le dernier à manifester ses fonctions. En un mot, suivant l’expression du grand Haller, le cœur vit le premier (primum vivens) et meurt le dernier (ultimum moriens). Dans cette extinction de la vie de l’organisme, le cœur agit encore quand déjà les autres organes font silence autour de lui. Il veille le dernier, comme s’il attendait la fin de la lutte entre la vie et la mort, car tant qu’il se meut, la vie peut se rétablir ; lorsque le cœur a cessé de battre, elle est irrévocablement perdue, et de même que son premier mouvement a été le signe certain de la vie, son dernier battement est le signe certain de la mort.

Les notions qui précèdent étaient nécessaires à donner, car elles nous aideront à mieux faire comprendre l’action du système nerveux sur le cœur.

Nous devons déjà pressentir que cet organe