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minisme absolu, comme tous les phénomènes naturels.

La science vitale existe, elle n’a d’entraves que dans sa complexité, et s’il arrive un jour, ce qui n’est pas douteux, qu’à force de travail et de patience la physiologie soit définitivement fondée comme science, alors nous pourrons, par des modifications du milieu sanguin, exercer notre empire sur tout ce monde d’organismes élémentaires qui constituent notre être ; en connaissant les lois qui régissent leurs rapports divers, nous pourrons régler et modifier à notre gré les manifestations vitales.

Sans doute le principe des choses nous échappera toujours, et nous ne cherchons pas à connaître l’origine première de tous ces éléments organiques, pas plus que le physicien et le chimiste ne cherchent à trouver la cause créatrice de la matière minérale dont ils étudient les propriétés. Seulement nous connaîtrons la loi des phénomènes de la substance vivante et organisée, et en nous soumettant à ces lois nous pourrons faire varier les actions qui en dépendent. Les physiciens et les chimistes n’agissent