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Ce moyen sauva l’ânesse ; elle se leva et marcha sans paraître éprouver ni agitation ni douleur. La blessure du cou et celle par laquelle le poison était entré guérirent facilement. Après un peu de fatigue, l’animal se rétablit tout à fait et devint par la suite gras et pétulant.

D’autres expérimentateurs, M. Virchow de Berlin entre autres, ont observé des faits semblables sur des chiens, des chats et des lapins.

J’ai souvent moi-même répété ces expériences et constaté que chez l’animal sauvé le poison était passé dans l’urine, de sorte qu’en concentrant ce liquide, on y retrouvait le curare avec ses propriétés toxiques ordinaires.

L’insufflation artificielle peut très-bien être appliquée à l’homme, et il existe des appareils pour la pratiquer.

Si un homme était empoisonné par le curare, la seule manière connue de le sauver consisterait à le faire respirer artificiellement. Mais, quand on peut agir aussitôt après la blessure, il y a d’autres moyens d’empêcher l’empoisonnement d’avoir lieu, non par des médications empiriques et illusoires, mais par