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dents, mais que personne, hormis lui, n’avait aperçus. Il découvrait comme les autres respirent.

Avec l’aisance, la bonne foi. Ce fut sa qualité maîtresse. Jamais il ne se départit de la sincérité profonde de l’homme de science, qui doit chercher la vérité pour elle et pour les vérités qui la suivent, sans s’inquiéter jamais des conséquences lointaines ou indirectes qu’en voudront tirer ceux qui, semblables à des avocats, ont une cause à défendre. Nul ne fut plus passif dans la déduction, et ne l’exprima avec une sincérité plus candide. De là vient que ses écrits peuvent et ont pu servir, à tour de rôle, à tous les souteneurs de thèses. Que s’il expose le déterminisme cérébral des actes intellectuels, les matérialistes le compteront parmi les leurs ; que s’il déclare qu’entre la pensée et le cerveau il y a le même rapport qu’entre l’heure et l’horloge, les spiritualistes le voudront enrôler. En