avait été en quelque sorte saisie dans un cadavre, n’avait pas été abolie. Ces expériences analytiques se démontrent particulièrement bien chez les animaux à sang froid à cause de la persistance plus longue des propriétés élémentaires des tissus après l’arrêt de la circulation artérielle.
Sur une grenouille très-vivace j’ai intercepté le passage du sang artériel dans les jambes du train de derrière par la ligature des artères, en ayant grand soin de laisser intacts les nerfs qui font communiquer ces membres avec la moelle épinière (fig. 10). Après cette opération, la grenouille avait conservé toute son agilité, sautait et nageait comme à l’ordinaire. Alors je l’empoisonnai en lui insinuant un petit fragment de curare sous la peau du dos. Après cinq minutes, la grenouille s’affaissa, ses jambes de devant, ayant perdu leur ressort, s’écartèrent, et la mâchoire inférieure de l’animal reposait sur la table. Après sept ou huit minutes, la grenouille était morte et sans mouvement. Quand on pinçait la peau de la tête, du corps ou des pattes de devant, il n’y avait aucun mouvement