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Peu de temps après, le chien ne pouvait plus se lever malgré ses efforts ; il avait conservé toute son intelligence et ne paraissait nullement souffrir ; seulement ses jambes, et particulièrement celles du train de derrière, n’obéissaient plus à sa volonté. Lorsqu’on parlait à l’animal, il répondait parfaitement bien par les mouvements de la tête, par l’expression des yeux et par l’agitation de la queue ; mais un peu plus tard la tête tomba, l’animal ne pouvait plus la soutenir. Le chien était alors couché et respirait avec calme, comme un animal qui aurait reposé tranquillement ; si on l’appelait, sa queue seule pouvait s’agiter, et ses yeux se tourner encore et sans aucune expression de souffrance, pour montrer qu’il entendait. Enfin les mouvements respiratoires cessèrent peu à peu, et les yeux étaient déjà devenus ternes et sans vie que des mouvements légers de la queue venaient témoigner que le chien entendait encore celui qui lui parlait.

Un autre chien d’une nature féroce, et cherchant à mordre tous ceux qui l’approchaient, fut piqué par une flèche empoisonnée. Pendant