autopsies avant qu’il se soit écoulé vingt-quatre heures depuis le moment de la mort. Cette circonstance diminue considérablement l’importance scientifique des autopsies cadavériques. En effet, la vie ne cesse pas parce que tout notre corps est mort à la fois, mais seulement parce que un ou plusieurs de ses éléments organiques ont perdu leurs propriétés vitales. En faisant l’autopsie au moment même de la mort, on doit donc toujours rencontrer des éléments organiques qui ont perdu leurs propriétés physiologiques ; mais d’autres qui les possèdent encore, et qui ne finissent par les perdre et par mourir à leur tour qu’à cause de la dislocation des fonctions nécessaires à leur existence. Quand on pratique l’autopsie vingt-quatre heures après la mort, tous les éléments organiques sont éteints, rigides et froids. On ne trouve plus que des lésions chroniques qui nous font connaître les diverses métamorphoses pathologiques des tissus, mais qui ne nous expliquent en rien le mécanisme de la mort, car l’individu vivait quelques heures auparavant avec cette même lésion. Dans d’autres cas,
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