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IV

Dans le mois de juin 1844, je fis ma première expérience sur le curare : j’insinuai sous la peau du dos d’une grenouille un petit fragment de curare sec, et j’observai l’animal. Dans les premiers moments, la grenouille allait et sautait comme avant avec la plus grande agilité, puis elle resta tranquille. Au bout de cinq minutes, les jambes de devant cédèrent, le corps s’aplatit et s’affaissa peu à peu. Après sept minutes, la grenouille était morte, c’est-à-dire qu’elle était devenue molle, flasque, et que le pincement de la peau ne déterminait plus chez elle aucune réaction vitale.

Je procédai alors à ce que j’appelle l’autopsie physiologique de l’animal.

Des mesures sages, et que tout le monde approuve, empêchent de faire chez l’homme les