ment il répugnait au mouvement. Bientôt le chien posa sa tête par terre entre ses deux jambes de devant, comme s’il eût été encore plus fatigué et qu’il eût voulu s’endormir. Cependant ses yeux restaient toujours ouverts et tranquilles en même temps que son corps s’affaissait sur lui-même ; l’animal était alors complétement paralysé. Bientôt les yeux devinrent ternes, les mouvements respiratoires cessèrent, et l’animal était mort huit minutes après la piqûre empoisonnée.
Les grenouilles, les crapauds et les couleuvres meurent avec des symptômes semblables.
Les animaux ne manifestent aucune agitation ni aucune expression de douleur. Ils sont pris d’une paralysie progressive qui éteint successivement toutes les fonctions vitales. C’est là le caractère particulier de la mort par le curare.
Dans tous les genres de mort que l’on connaît, il y a toujours vers l’agonie des convulsions, des cris ou des râles indiquant une souffrance et une sorte de lutte entre la vie et la mort.
Dans la mort par le curare, rien de pareil ; il n’y a pas d’agonie, la vie paraît s’éteindre.