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eux, soit avec les étrangers. « Les Indiens de Mesaya, dit M. Goudot, une des tribus les plus féroces, préparent le curare et en font un commerce d’échange avec les habitants de la frontière de la Nouvelle-Grenade, qui, bravant les fièvres et les dangers de toute espèce, se hasardent à pénétrer jusqu’au fond des forêts qu’ils habitent, et leur portent des haches, des couteaux, des ciseaux, des aiguilles et quelques étoffes de coton grossier. Ils reçoivent en payement du poison, de la cire d’abeilles presque aussi blanche que celle de Cuba, des fécules colorantes et du vernis qui peut être comparé à celui du Japon. »

Le curare contenu dans les petits pots de terre cuite et dans les calebasses est un extrait noir à cassure brillante, présentant assez bien l’aspect de l’extrait du jus de réglisse noir de nos droguistes.

Le principe actif du poison est soluble dans l’eau, dans le sang et dans toutes les humeurs animales ; mais il est mélangé de beaucoup d’impuretés qui restent en suspension dans le liquide, et où le microscope fait reconnaître en