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comme celle de certains cressons, et placez-la sur une éponge imbibée d’eau : le lendemain elle aura déjà germé et poussé une tigelle et une radicelle. Répétez maintenant l’expérience en plaçant l’éponge sous une cloche dans laquelle parviennent des vapeurs d’éther, la graine y restera inerte, quoiqu’elle ait à sa disposition de l’oxygène, de l’eau, de la lumière, de la chaleur ; elle ne sent plus les excitants qui l’entourent.

Ne croyez pas cependant qu’elle soit morte ou atteinte dans quelque organe essentiel : elle dort simplement, comme vous pouvez vous en convaincre aisément.

Levez la cloche, les vapeurs d’éther se dissiperont, la graine sortira de son sommeil, et dès le lendemain, elle entrera en germination[1].

On reproduira la même observation sur un œuf de poule qui ne serait jamais couvé efficacement dans une atmosphère éthérée.

Passons maintenant à un autre phénomène de la vie des plantes, celui qu’on appelle encore

  1. Voy. Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Paris, 1878, p. 73.