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L’éther ou le chloroforme n’exercent donc pas seulement leur action sur les organes nerveux : quand on laisse leurs effets se compléter, ils agissent de la même manière en supprimant la propriété de réagir dans tous les tissus, quelle qu’en soit la nature et la forme. Il n’y a d’autre différence que celle même qui sépare l’intensité de ces diverses réactions ou le degré de leur rapidité.

Ce sont aussi des différences du même genre qui séparent les plantes des animaux, c’est-à-dire les simples différences de degré, et l’éther, comme le chloroforme, exerce sur elles une action identique à celle qu’on vient de constater chez les animaux. Soumettez aux vapeurs d’éther ou de chloroforme les feuilles d’une sensitive, et vous pourrez toucher ces feuilles sans qu’elles réagissent comme d’ordinaire : elles ne sentent plus le contact des mains (fig. 1).

Ce premier fait déjà constaté me conduisit à croire qu’on pouvait le reproduire sur les autres organes et à propos des autres fonctions des plantes ; comme on avait étendu chez les animaux