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ou de l’élément nerveux, comme l’irritabilité d’un tissu quelconque, peut être appelée la sensibilité particulière de cet élément ou de ce tissu.

Toutes ces formes de la sensibilité se confondent et sont identiques. La communauté d’essence et l’identité fondamentale est démontrée par la communauté des anesthésiques de l’identité des circonstances qui la font disparaître ou l’abolissent.

C’est ainsi que la sensibilité nous apparaîtra maintenant comme la propriété la plus caractéristique et la plus générale de la vie. Tout ce qui vit sent et peut être anesthésié ; tout ce qui ne sent pas ne vit pas et ne peut être anesthésié, dirons-nous[1].

La sensibilité ou irritabilité considérée ainsi comme l’attribut universel de la vie doit appartenir dès lors tout autant aux végétaux qu’aux animaux, sans quoi notre formule serait inexacte et notre généralisation illégitime.

Et en effet, les végétaux possèdent la sensi-

  1. Voy. Claude Bernard, Leçons sur les anesthésiques et sur l’asphyxie. Paris, 1875.