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Au sujet de ces expériences, j’ai observé un fait intéressant.

J’avais gardé un chien sur lequel j’avais pratiqué ces recherches ; le lendemain, le chien était en proie à une fièvre des plus intenses. J’eus l’idée de rechercher si le rapport était le même dans cet état : il l’était en effet, mais avec des différences beaucoup plus prononcées.

Je lui fis prendre alors une forte dose d’opium : la température ne fut pas abaissée. Cependant à l’état normal l’opium amène un abaissement considérable de la chaleur.

Heidenhain avait observé qu’une excitation nerveuse amène un abaissement de température ; si l’animal était fébricitant, la même excitation ne produisait aucune modification. Ces faits peuvent être rapprochés de mes expériences avec l’opium.

On peut tirer de ces recherches l’idée clinique suivante : c’est que la fièvre est un phénomène purement nerveux provenant des modifications, des troubles qui se passent du côté du système nerveux. Appuyé sur des investigations nom-