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Je prends un chien, auquel je découvre les artères et veines crurales, et j’introduis dans les deux vaisseaux ma sonde aiguillée. La sonde restant à l’entrée, j’ai constamment observé le résultat suivant : la température du sang artériel est plus élevée que celle du sang veineux. Aussi loin qu’on pousse la sonde dans l’artère (jusqu’à la crosse de l’aorte), la température reste invariable.

Si, au contraire, on fait remonter la sonde dans le conduit veineux, la température varie : à l’entrée de la veine, elle est au-dessous de celle du sang artériel ; elle augmente progressivement, pour être égale au niveau des veines rénales et atteindre son maximum au niveau du diaphragme, au point où les veines sushépatiques s’abouchent dans la veine cave ; au-dessus, elle diminue un peu, quoique restant toujours au-dessus de celle du sang artériel.

Cette différence entre les deux températures est fondamentale, et si l’on ne l’observe pas dans les vaisseaux des membres, c’est que le sang subit à la périphérie des déperditions multiples qui lui font perdre sa puissance calorique.