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même. Cette puissance d’évolution immanente à l’ovule qui doit reproduire un être vivant embrasse à la fois, ainsi que nous le savons déjà, les phénomènes de génération et de nutrition ; les uns et les autres ont donc un caractère évolutif qui en est le fond et l’essence.

C’est cette puissance ou propriété évolutive que nous nous bornons à énoncer ici qui seule constituerait le quid proprium de la vie, car il est clair que cette propriété évolutive de l’œuf, qui produira un mammifère, un oiseau ou un poisson, n’est ni de la physique, ni de la chimie. Les conceptions vitalistes ne peuvent plus aujourd’hui planer sur l’ensemble de la physiologie. La force évolutive de l’œuf et des cellules est donc le dernier rempart du vitalisme ; mais en s’y réfugiant, il est aisé de voir que le vitalisme se transforme en une conception métaphysique et brise le dernier lien qui le rattache au monde physique, à la science physiologique.

En disant que la vie est l’idée directrice ou la force évolutive de l’être, nous exprimons simplement l’idée d’une unité dans la succession de