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leur corps présente un mécanisme plus parfait qui leur permet de produire de la chaleur en quantité telle qu’il n’a pas besoin de l’emprunter nécessairement au milieu ambiant. En un mot, la spontanéité de la matière vivante n’est qu’une fausse apparence. Il y a constamment des principes extérieurs, des stimulants étrangers qui viennent provoquer la manifestation des propriétés d’une matière toujours également inerte par elle-même.

Nous bornerons ici ces citations, que nous pourrions multiplier à l’infini sans trouver une seule définition complétement satisfaisante de la vie. Pourquoi en est-il ainsi ? C’est qu’à propos de la vie il faut distinguer le mot de la chose elle-même. Pascal, qui a si bien connu toutes les faiblesses et toutes les illusions de l’esprit humain, fait remarquer qu’en réalité les vraies définitions ne sont que des créations de notre esprit, c’est-à-dire des définitions de noms ou des conventions pour abréger le discours ; mais il reconnaît des mots primitifs que l’on comprend sans qu’il soit besoin de les définir.