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chimiques de combustion et de destruction organique. Quand Cuvier nous dépeint la vie s’épanouissant dans le corps d’une jeune femme[1], il a tort de croire avec les vitalistes que les forces ou les propriétés physiques et chimiques sont alors domptées ou maintenues par la force vitale. Au contraire, toutes les forces physiques sont déchaînées, l’organisme brûle et se consume plus vivement, et c’est pour cela même que la vie brille de tout son éclat.

Stahl a dit avec raison que les phénomènes physiques et chimiques détruisent le corps vivant et le conduisent à la mort ; mais la vérité lui a échappé pour ne pas avoir vu que les phénomènes de destruction vitale sont eux-mêmes les instigateurs et les précurseurs de la rénovation matérielle qui se dérobe à nos yeux dans l’intimité des tissus. En même temps en effet que les phénomènes de combustion se traduisent avec éclat par les manifestations vitales extérieures, le processus formatif s’opère dans le silence de la vie végétative. Il n’a d’autre expression que lui-même, c’est-à-dire qu’il ne

  1. Voy. p. 165.