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dans laquelle nous n’avons que des approximations le plus souvent incertaines. »

Ce sont là des hérésies scientifiques d’une énormité telle qu’on aurait de la peine à les comprendre, si l’on ne voyait comment la logique d’un système a dû fatalement y conduire. Reconnaître que les phénomènes vitaux ne sauraient être soumis à aucune loi précise, à aucune condition fixe et déterminée, et admettre que ces phénomènes ainsi définis constituent une science vitale qui elle-même a pour caractère d’être vague et incertaine, c’est abuser étrangement du mot science. Il semble qu’il n’y ait rien à répondre à de pareils raisonnements, parce qu’ils ne sont eux-mêmes que la négation et l’absence de tout esprit scientifique.

Cependant que de fois n’a-t-on pas reproduit des arguments analogues, combien de médecins ont professé que la physiologie et la médecine ne seraient jamais que des demi-sciences, des sciences conjecturales, parce qu’on ne pourrait jamais saisir le principe de la vie ou le génie secret des maladies !

Ces affirmations, qui viennent encore retentir