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ces quatorze corps simples puissent, en s’unissant, en se combinant de toutes les manières, engendrer des combinaisons infinies et former des composés doués de propriétés les plus variées ; mais ce qu’on ne concevrait pas, c’est que ces propriétés fussent d’un autre ordre ou d’une autre essence que ces combinaisons elles-mêmes.

En résumé, l’opposition, l’antagonisme, la lutte admise entre les phénomènes vitaux et les phénomènes physico-chimiques sur l’école vitaliste, est une erreur dont les découvertes de la physique et de la chimie modernes ont fait amplement justice.

Il y a plus, la doctrine vitaliste ne repose pas seulement sur des hypothèses fausses, sur des faits erronés ; elle est par sa nature contraire à l’esprit scientifique. En voulant créer deux ordres de sciences, les unes pour les corps bruts, les autres pour les corps vivants, cette doctrine aboutit purement et simplement à nier la science elle-même. Bichat, nous le savons déjà, pose en principe que les lois des sciences physiques sont absolument opposées aux lois des sciences