réalisation des phénomènes physiques et chimiques fait défaut à l’organisme. Quand Spallanzani a ressuscité, en les humectant, des rotifères desséchés depuis trente ans, il a simplement fait reparaître dans leur corps les phénomènes physiques et chimiques qui s’y étaient arrêtés pendant trente années. L’eau n’a apporté rien autre chose, ni force ni principe.
Comment pourrions-nous comprendre un antagonisme, une opposition entre les propriétés des corps vivants et celles des corps bruts, puisque les éléments constituants de ces deux ordres de corps sont les mêmes ? Buffon, voulant s’expliquer la différence des êtres organisés et des êtres inorganiques, avait été logique en supposant chez les premiers une substance organique élémentaire spéciale dont seraient dépourvus les seconds. La chimie a complétement renversé cette hypothèse en prouvant que tous les corps vivants sont exclusivement formés d’éléments minéraux empruntés au milieu cosmique. Le corps de l’homme, le plus complexe des corps vivants, est matériellement constitué par quatorze de ces éléments. On comprend bien que