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Il résultera logiquement de cet antagonisme que plus les propriétés vitales auront d’empire et domineront dans un organisme vivant, plus les propriétés physico-chimiques y seront vaincues et atténuées, et que, réciproquement, les propriétés vitales s’y montreront d’autant plus affaiblies que les propriétés physiques acquerront plus de puissance.

C’est précisément la proposition contraire qui exprime la vérité, et cette vérité a été surabondamment démontrée par les travaux de Lavoisier et de ses successeurs.

La vie est au fond l’image d’une combustion, et la combustion n’est elle-même qu’une série de phénomènes chimiques, auxquels sont reliées d’une manière directe des manifestations caloriques lumineuses et vitales. Qu’on supprime de l’atmosphère l’oxygène, l’agent des combustions, aussitôt la flamme s’éteint, aussitôt la vie s’arrête. Si l’on vient à diminuer ou à augmenter la quantité du gaz comburant, les phénomènes vitaux aussi bien que les phénomènes chimiques de combustion seront exaltés ou atténués dans la même proportion.