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Les brèves considérations que nous venons d’exposer et que nous pourrions développer à l’infini nous semblent suffisantes pour montrer que la ligne profonde de démarcation que les vitalistes ont voulu établir entre les corps bruts au point de vue de leur durée, de leur évolution et de leur rédintégration formative, n’est pas fondée.

Quant à la lutte qu’ils ont supposée entre les forces ou les propriétés physiques et les forces ou les propriétés vitales, elle est l’expression d’une erreur profonde.

La doctrine des propriétés vitales enseigne qu’on ne trouve dans les corps bruts qu’un seul ordre de propriétés, les propriétés physiques, et que dans les corps vivants on en rencontre deux espèces, les propriétés physiques et les propriétés vitales, constamment en lutte, en antagonisme, et tendant à prédominer les unes sur les autres.

« Pendant la vie, dit Bichat, les propriétés physiques, enchaînées par les propriétés vitales, sont sans cesse retenues dans les phénomènes qu’elles tendraient à produire. »