Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toute notre attention. Il étudia certains cristaux et les soumit à des mutilations qu’il a vues se réparer très-rapidement et très-régulièrement. Il résulte de l’ensemble de ses recherches que, « lorsqu’un cristal a été brisé sur l’une quelconque de ses parties et qu’on le replace dans son eau-mère, on voit, en même temps que le cristal s’agrandit dans tous les sens par un dépôt de particules cristallines, un travail très-actif avoir lieu sur la partie brisée ou déformée, et en quelques heures il a satisfait, non-seulement à la régularité du travail général sur toutes les parties du cristal, mais au rétablissement de la régularité dans la partie mutilée. »

Ces faits remarquables de rédintégration cristalline se rapprochent complétement de ceux que présentent les êtres vivants lorsqu’on leur fait une plaie plus ou moins profonde. Dans le cristal comme dans l’animal, la partie endommagée se cicatrise, reprend peu à peu sa forme primitive, et dans les deux cas le travail de reformation des tissus est en cet endroit bien plus actif que dans les conditions évolutives ordinaires.