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la vie de l’homme relativement à la durée du milieu cosmique qu’il habite, elle doit nous paraître un instant dans l’infini du temps. Les anciens ont pensé ainsi : ils opposaient le monde vivant, où tout est sujet au changement et à la mort, au monde sidéral, immuable et incorruptible. Cette doctrine de l’incorruptibilité des cieux a régné jusqu’au dix-septième siècle. Les premières lunettes permirent alors de constater l’apparition d’une nouvelle étoile dans la constellation du Serpentaire ; ce changement dans le ciel, accompli pour ainsi dire sous les yeux de l’observateur, commença d’ébranler la croyance des anciens : materiam cœli esse inalterabilem. Aujourd’hui l’esprit des astronomes est familiarisé avec l’idée d’une mobilité et d’une évolution continuelle du monde sidéral. « Les astres n’ont pas toujours existé, dit M. Faye ; ils ont eu une période de formation ; ils auront pareillement une période de déclin, suivie d’une extinction finale. »

L’éternité des corps sidéraux invoquée par Bichat n’est donc pas réelle ; ils ont une évolution comme les corps vivants, évolution lente,